Le bénévolat en bibliothèque, c’est quoi ?
La plupart des bibliothèques du milieu rural ne pourraient fonctionner sans l’apport des bénévoles, car plus la ville est petite, moins les bibliothécaires professionnels y sont nombreux. Dans les Ardennes, en 2023, 62% des bibliothèques des Ardennes font appel à des bénévoles.
Alors comment se présente le bénévolat en bibliothèque et comment lui donner toute son utilité et l'accompagner au mieux, dans l’intérêt de toutes les parties concernées, usagers, professionnels, institutions, …et bénévoles ?
On trouve différentes formes de bénévolat en bibliothèque :
L’usager participatif : selon les thématiques abordées par les actions d’animation de la bibliothèque, l’usager participatif met ses connaissances au service des autres usagers. Il s’agit d’un engagement libre et temporaire. Malgré tout l’usager participatif doit allier savoirs et savoir-être.
Le bénévole de soutien : Ces bénévoles apportent des aptitudes complémentaires par un talent ou une passion spécifique qu’ils mettent au service des usagers, et enrichissent ainsi les compétences et l’expérience de l’équipe de la bibliothèque pouvant être professionnels ou bénévoles pour l’animation (langues, informatique, dessin, etc.). À ce niveau, les interventions du bénévole sont planifiées dans la durée et le bénévole s’engage auprès de la collectivité au respect des prérogatives d’un service public.
Et le bibliothécaire bénévole pour aider une équipe professionnelle réduite, ou en l’absence totale de salariés. Ils sont alors en charge du travail de bibliothécaire, tâches courantes d’accueil du public, d’organisation du prêt et des animations, d’équipement des documents mais aussi de tâches bibliothéconomiques plus complexes qui nécessitent une formation professionnelle, comme effectuer les acquisitions, le catalogage, le désherbage, les statistiques etc. Ils sont considérés comme collaborateur occasionnel/bénévole du service public (avec un minimum de 2h de bénévolat par semaine) et acceptent de formaliser leur engagement.
A ce niveau, la qualité des prestations ne peut plus reposer sur la seule motivation des bénévoles. Il est recommandé de s’inscrire dans une démarche de professionnalisation du bénévole. De l’appel à bénévole (recrutement) permettant de sélectionner les personnes à la formation initiale puis continue.
La formation
En principe, la formation en bibliothèque est une obligation pour les salariés mais aussi pour les bénévoles. Ils doivent se former et mettre à jour leurs connaissances régulièrement. La formation leur permettra d’être à l’aise et reconnus dans leur activité. C'est pourquoi, la Bibliothèque départementale des Ardennes propose une formation initiale permettant d'acquérir les connaissances essentielles pour travailler en bibliothèques (un certificat est délivré), ainsi que des formations continues permettant d'approfondir une compétence.
Une formalisation de l’engagement
Plus l’engagement est fort au sein de la bibliothèque, plus la formalisation est une des solutions pour assurer une bonne qualité de services, un respect réciproque et une reconnaissance du bénévolat.
Collaborateur occasionnel/bénévole du service public est un engagement assorti de droits et de devoirs plus structurés que le bénévole de complémentarité.
Comment formaliser ?
Le document de base pour réaliser cette formalisation est la Charte du bibliothécaire bénévole. Cela peut également prendre la forme d’une convention entre la commune (ou le réseau intercommunal) et les bibliothécaires bénévoles. En signant son contrat, le bénévole s’engage à respecter l’autorité publique avec le règlement interne de la collectivité et de la bibliothèque. Mais cela lui donne aussi des droits (assurances, indemnisations des frais engagés, ou encore protection publique) et lui garantit également des conditions de travail bien définies. C’est aussi un gage de sécurité pour les collectivités et les bibliothécaires professionnels : les compétences et les missions de chacun sont clairement établies.
Les bénévoles ont et auront toujours leur place en bibliothèque, même si le réseau se professionnalise. Professionnels et bénévoles œuvrent dans le même but et sont complémentaires. Les missions mieux encadrées des bénévoles apportent une véritable plus-value pour la lecture publique.